01/05/2015

Qu'est-ce que tu fous là

Il est 5 heures du matin. Mon lit est froid. Ton dos l’est encore plus.

Je me demande ce qui peut bien te passer par la tête parfois.

Tu respires fort. Tu as bu. Ça se sent.

« Ouvre-moi »

Tu passais par-là, encore une fois. C’est fou où le hasard te mène, vers ces heure-là.

T’es doux.

Tu donnais plus de nouvelles depuis quelques jours et te voilà revenu. Et moi qui dort et qui t’ouvre. Qu’est-ce que je ferais sans toi. Qu’est-ce que tu ferais sans moi.

Tu me racontes vaguement. De la boue sur tes chaussures. Un tour au poste de police. La féria. Une copine. Mais qu’est-ce que tu fou là.

Et comme à tes habitudes, tu as laissé ton sérieux quelque part, mais loin de moi. Tu remues. Tes rires lézardes sur les murs de mon appartement beaucoup trop étroits. Ta joie de vivre est contagieuse.

Tu m’as réveillé.

Tu t’endors et tu rêves.

Demain, attend toi à ce que je te demande de partir. 

Vas y si t'es cap

C’est souvent dans les moments comme ça, quand on ne s’y attend pas. On sort dans l’espoir de l’apercevoir, on est déçu.

On se fait accoster. T’as pas un 06. Elle est mignonne ta copine. Qu’est-ce qu’ils sont lourds les gars ici. Foutez nous la paix.

« Rejoins-moi après »

On rigole. On a encore trop bu.

« Vas-y si t’es cap »

Et les choses sérieuses commencent. Appartement 30. Présentation. Politesses. Que fais-tu dans la vie. Ah moi aussi je la connais. J’en étais sûre, ça se voyait.

Les choses se passent. C’est différent. C’est excitant.

Il est temps de partir. De reprendre le cours de sa vie. Faire comme si de rien n’était. On a l’habitude au fond. Ça s’apprend. C’est plus trop gênant, quand le cœur n’existe plus.

Mais cette fois-là, c’était différent.

Beaucoup trop de choses à faire. Beaucoup trop d’imprévus, prévus. Beaucoup trop de réveils, à 4 h du matin parce que, comme par magie, je passais par ici. Beaucoup trop de nuits blanches à penser, partager, oublier. Beaucoup trop de choses à se reprocher, sans se les dire. Beaucoup trop de partage, de jalousie. Beaucoup trop de résolutions qu’on ne tiendra jamais. Beaucoup trop de fois où je cite ton nom sans m'en apercevoir. Beaucoup trop de fois, où je te cherche. Tu es toujours là. Et beaucoup trop de nuits à rêver, ce qu’on ne veut pas vivre et qu’on ne vivra jamais.

C’est bien l’impossible.

4 mois c’est long.

T’aurais pût prévenir. 

Tu es de retour.

On n’a pas le droit de regretter, quand on a choisi. C’est interdit.

Mais bordel, t’aurait quand même pût m’en empêcher. Une année entière à te le rabâcher. Une année entière à te menacer, te prévenir. Petit con que tu es.

T’as plus le droit de m’en empêcher. C’est trop tard. J’ai repris mes cartes. Tu as perdu la partie. Ou peut-être que tu l’as gagné, finalement. Vas savoir. Va savoir pourquoi tu as décidé de laisser tomber. Va savoir pourquoi tu as choisis de tomber amoureux.

Tu ne me manque pas.

Un peu peut-être.

Toi. Ton rire narquois. Ton petit nez. Tes habits que tu laissais traîner. Ta passion pour râler, toujours, quoi que l’on fasse. Ton talent à remettre les problèmes sur moi, et à y trouver des solutions faciles. Que de choses positives, en somme.

T’avais pas le droit de débarquer de toute manière. T’avais pas le droit de me changer, de me faire oublier. Je t’avais dit que tu n’allais pas y arriver. T’avais pas le droit de me faire croire que tout serait merveilleux, si j’étais différente. T’avais pas le droit de me montrer l’exemple. T’avais pas le droit...

Tes petites roses dans les mains. Mon lit qui sent beaucoup trop ton odeur. Ton rire beaucoup trop doux et tes notes de musiques qui me résonnent dans la tête. Tu es de retour.

Ne reviens plus. C’est terminé. 

« C’est la première fois »

Respiration forte. Souffle coupé. On dévale les escaliers. Nos mains s’enlacent. Nos mots se perdent. Je te sens confus. La musique frappe dans la rue. Il fait presque jour. Tu trembles.

« C’est la première fois »

C’est sa première fois. Et ces quelques mots qui résonnent dans ma tête. Je ne comprends pas vraiment. C’est sa première fois
.
Tu me suis, confus. Tu trembles toujours et ta respiration s’accélère.

Comme tes yeux sont pétillants.

Tout se passe en des fractions de secondes. On est perdu. Ensembles. C’est différent des autres fois. Différent d’hier soir et de tous les autres qui ne comptent pas. Tu es doux. Tu es perdu. Craintif. Il ne vaut mieux pas que tu saches.

Tu te confis. Tu balbuties. Tu as peur et ta voie tremble. C’est différent, vraiment.

Tu t’endors et tu te lâches. Nous sommes à nous.

Reviens. Cette fois, c’est toi qui m’a eu. 

Je t'aimais.

3 petits mots. Juste 3 petits mots attachés les uns aux autres. Pourquoi c’est si compliqué de les ressentir depuis que je suis partie.

Il y a des choses qui se comprennent et d’autres pas. Mais peut-être qu’un jour on y arrivera.
Il s’en est passé des choses, si tu savais. Des choses que de toute manière, tu n’aurais jamais pût me pardonner.

Je regarde nos photos et je rêve. Je rêve de ces 4 années de bonheur que nous avons passé. De ces cris, de ces larmes. De mes mensonges, de tes excuses. De tes reproches, de mes plaisirs.
Finalement, je me dis que ça n’aurait jamais pût marcher. On a beau s’accrocher à quelque chose que l’on aime, s’il n’est pas fait pour exister, ça ne sert à rien.

Tu me manques beaucoup, tu sais. Le soir, quand je m’endors et que j’écoute nos musiques. La journée, quand je suis seule dans la rue et que je guette les trottoirs. En voiture, quand je crie sur les gens beaucoup trop mal polis, mais surtout le dimanche. Nos dimanches jenefaisrien. Nos dimanches où je ne pouvais encore rien faire. Où je supportai de rester allongé, à te regarder dans le blanc des yeux. Te désirer. Essayer de te comprendre. Essayer de me comprendre.

C’est compliqué tu sais, de se dire qu’on tient ça entre ses mains. Notre bonheur. Ton bonheur.
C’est triste de se dire qu’on a préféré penser qu’à sois, et qu’on a décidé de partir, de quitter tout ça. Chercher mieux, toujours. Mais pour quoi faire.

Je ne sais pas si j’y arriverai, un jour. A aimer quelqun comme je t’ai aimé. Mais surtout, à me faire confiance. Constamment me dire que j’ai été capable de te faire ça. C’est compliqué.

Elle est jolie notre maison, nos 2 enfants et notre rampe. Elles sont jolies nos chansons, qu’on chantera ensemble. Il est joli ton chat, que j’ai enfin adopté.


Mais t’es plus joli sans moi.

Les retrouvailles

Tu étais là, tu attendais patiemment avec ton air gêné et tes yeux pétillants. Il était absent lui, ton skate, l’amour de ta vie. 
Avais-tu changé tant que ça ?

20 Mars 2014, je retire les cartes. Plus de nous, plus de toi et moi. Seulement moi. C’est incroyable la force que j’ai a oublié les gens. Les rayer de ma vie en quelques secondes.

Bloquer, supprimer, plus de nouvelles. Ignorer, ne plus rentrer. 4 ans et demi, c’est fini.
On remballe les affaires, on se dit adieu, on oublie les promesses, on se retrouvera peut-être un jour.

2 Décembre 2020, comme tu as changé.  Tu ne m’en as jamais voulu, je le sais. Pour moi c’était différent. C’est compliqué de pas savoir ce qu’on veut tu sais.

« Il faut qu’on parle »

Et j’ai tellement de choses à te dire, tellement d’explications à te donner.

Je baisse les yeux. Tu n’as pas changé. T’es un peu un mec de dessins-animés, qui ne jure que par les mêmes chaussures. Si tu savais comme je regarde les pieds des garçons, pour les juger.

« Monte, on va boire un café »

Ah, tu bois du café, c’est fou comme tu as pût me critiquer pour ça. Et puis tu as ton permis aussi, tu te souviens lorsque je suis partie ? Tu en étais encore au point où tu l’avais raté, plusieurs fois.

C’est bien, tu prends des décisions, tu proposes des choses. Tout ce qu’on aurait pût faire avant, si tu n’avais pas été aussi con.

Si tu savais tout ce que j’ai à te dire. Pourquoi. Comment.

Comment j’ai pût t’oublier comme ça, te zapper de ma vie alors que la veille, je te disais tout ce que je ressentais pour toi. Oublier nos plans, et tout les choses qu'il nous restait à conquérir. Comment j’ai pût t’inviter, pour pleurer et te demander de partir. Pourquoi  je te demandais, tous les 32 du mois, des nouvelles de ton chat, que je détestais. 

Et maintenant, tu es là, tu te tiens devant moi, fier. Adieu les larmes et les regrets.

« Je suis amoureux »

Et tout ton petit monde s’écroule. Et la personne sur qui tu pensais le plus pouvoir compter disparaît.

Tu l’as bien cherché, petit maline.